Les parents
„Sainte Marie ma fille m'a écrit !“
Personnages sans nom, ils incarnent la douleur et la souffrance. Accablés par la perte de leur enfant, ils confient à Patrick les songes qui les hantent.
Rapport de l'auteur avec les parents
Ce sont des gens que j'ai bien connus lors de mon séjour en Toscane. Antonio et Carla. Ils étaient proches de leur benjamine bien que la globe-trotteuse était souvent par monts et vallées.
La famille était propriétaire d’un magasin d’outillage et de matériaux de construction en bâtiment. La maison qu’ils habitent est la maison dans laquelle Nadia a grandi. Ils ont conservé la chambre de leur fille intacte. Ils n'ont jamais mis les pieds en Inde.
La mort violente de leur fille n'a pas changé le rythme de leur vie. Comme si cela pouvait camoufler la souffrance qu'ils portent en eux . Ils n'ont jamais fait part de leur détresse et de leur frustration face à une enquête qui piétinne.
L'anecdote que je raconte à propos du courrier reçu 1 an après la mort de Nadia est bien réelle. En effet, quelques semaines avant sa mort Nadia avait écrit et envoyé une carte postale. Celle-ci fut égarée par les diverses postes asiatiques. Elle arriva donc 1 an après la mort de Nadia.
Traitement médiatique des parents
Alors que les articles sur les parents des victimes de l’attentat de Pune abondent dans la presse indienne, très peu sont consacrés aux proches de Nadia. L'entourage de la "victime occidentale" ne préoccupe pas la presse. Plutôt que son parcours et ses origines, c'est son rapport à l'Inde qui intrigue les journalistes.
Aussi, le Times of India publie-t-il un texte émouvant sur cette étrangère tombée amoureuse du Pune, « sa seconde maison ». Dans ce récit où s’entremêlent témoignages d’amis et anecdotes sur sa vie en Inde, aucune mention de ses parents n’est faite, et pour cause ; le but de l’article est de raconter l’attachement de Nadia pour l’Inde, plutôt que d’évoquer son passé, d’insister sur son appartenance à une nation en deuil, plutôt que sur son statut d'étrangère.